Contraindre la circulation, oui mais...

Le Grand Lyon dépasse trop régulièrement son seuil de pollution. L’équipe de Gérard Collomb a lancé une guerre acharnée contre l’automobile pensant tous nous mettre sur un vélo: réduction de voies, augmentation du nombre de stationnements payants, nouveaux bureaux sans parking, etc.
De nombreux professionnels ont besoin de leur véhicules (commerciaux, artisans, médecins, livreurs et nombreuses autres professions libérales) et cette guerre est une contrainte supplémentaire pour leur activité. Elle génère des retards, une baisse d'activité, plus de fatigue et plus de stress.
Toutes ces mesures prises pour désengorger la ville créent en réalité plus de bouchons qu’auparavant, sources de pollution, sans pour autant régler le problème.
La contrainte ne doit pas être LA solution. Il est préférable de cumuler plusieurs actions pour obtenir de vrais résultats, réduire le nombre de voitures dans les rues et réaliser des économies non négligeables (véhicules partagés, covoiturage, transports en commun, vélo'v, etc.).
Le tramway est couteux et un bus en site propre permet quasiment le même service à moindre coût. N'oublions pas que ces transports de surface doivent cohabiter avec les véhicules, les vélos et les piétons. Côté Villette, le rajout de 3 lignes de tramways a fait exploser les temps d'attente aux carrefours. La ligne de trolley C3 est saturée, les usagers sont excédés et le maire ne propose rien de concret. Pour des lignes importantes comme ce C3, seul le métro paraît être une solution cohérente.
Il faut aussi rappeler que les voitures ne sont pas les seules responsables de la pollution. La consommation de gaz et d'électricité des foyers doit, elle aussi, baisser par la sensibilisation des lyonnais quant à leurs habitudes de consommation (éteindre la lumière dans une pièce non occupée, modernisation équipement de chauffage, ampoules basse consommation, douches courtes,etc). Il faut inciter les habitants à améliorer l'isolation thermique de leur foyer ou de la copropriété...
La réforme du Plan Local d’Urbanisme doit également inciter les promoteurs immobiliers à construire plus de stationnements souterrains pour qu'en surface il y ait moins de voitures. En libérant de la place en surface, cet espace permettra de faire des voies supplémentaires pour les transports en commun et les déplacements modes doux.
La voiture devrait être considérée comme un moyen de transport occasionnel. Elle est trop souvent utilisée pour de petites distances qui pourraient être effectuées à pied. Il faudrait revoir le tarif des transports en commun qui n’est pas assez incitatif, la taxe des transports qui pourrait être légèrement augmentée... Les parcs relais permettant de laisser les voitures à l’extérieur des grandes agglomérations ne sont pas assez nombreux. Trop de petites villes en périphérie des grandes villes restent mal desservies.
L’État devrait davantage aider l’acquisition de véhicules moins polluants (GPL, biocarburant, photovoltaïque, électricité,…).
Il faut une vraie volonté des politiques: nous respirons un air pollué qui réduit notre espérance de vie !